En voiture pour Arfons ! INÉDIT
- Par Erick FANTIN
- Le 28/08/2021
- Dans Gardons la mémoire intacte !
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De Jean Michel "Passé Antérieur"
« Au début du siècle, avant la création en 1906 du bureau de poste d’Arfons, c’était un piéton qui montait le courrier depuis Dourgne. Lorsqu’il avait de la correspondance pour des endroits isolés, comme Ramondens, il donnait une petite pièce à un Arfountol, qui moyennant cette petite somme l’acheminait à sa destination. Le piéton redescendait à Dourgne où il ramenait le courrier d’Arfons, placé dans une boîte postale dans le village. Il transportait des « commissions » à effectuer chez le boucher ou le charcutier, qu’il rapportait dans une besace.
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Facteur rural 1900
Lettres et paquets, sont placés dans une boîte de cuir noir. Il porte un képi et pantalon bleu marine, sous sa blouse de toile, le traitement régulier qu’il perçoit, les pourboires et les verres de vin offerts au cours de sa tournée font bien des envieux. Le dernier en date, vers 1900, décèdera épuisé par un travail accompli par tous les temps entre Dourgne et Arfons. (Gaston Durand Gorry dans « Histoire d’Arfons »). Peut-être à cause de ce décès, après 1906 et peut-être avant, - le tramway de Bram à Saint-Denis fonctionne depuis 1903 – un service postal pour Arfons est mis en place à partir de Saissac. Avant 1914, c’était « Belvis » qui transportait le courrier, il descendait à Saissac avec sa jument attelée à une jardinière.
Pendant la guerre de 14 – 18 c’était la femme d’Escudié, cafetier à Saissac, qui transportait le courrier sur un poney, elle logeait chez « Pater » Escande à Arfons, son poney était logé dans une petite remise. Le matin elle portait du lait (10 litres) pris à la famille Pujol et l’amenait au Lampy. Partie le matin, elle attendait le passage du tramway, qui amenait les lettres depuis Bram, un employé des postes, se trouvait dans une voiture et assurait le tri et l’oblitération des lettres.
Le convoyeur postal, dernier wagon
Ayant reçu son sac de dépêches, elle reprenait la route d’Arfons où elle arrivait vers 15 heures, le courrier était alors distribué dans le village par le receveur Mr Rey, un facteur auxiliaire assurait le transport dans les endroits isolés.
Après la guerre le transport est fait par la famille Victor Gastou, d’Arfons, il avait un contrat avec la poste, il possédait une diligence qui assurait tous les jours le transport des dépêches, du courrier et des voyageurs d’Arfons à Saissac, aller et retour dans la journée.
La diligence de Victor Gastou, au Lampy
Elle était basée à Arfons et conduite par Victor Gastou, grand-père de Raymond Gastou. Ancien sabotier, il s’était reconverti dans cette activité.
Après 1918 la famille Gastou, acheta un petit autobus, c’était un Fiat qui démobilisé remplaça la diligence.
Il avait été carrossé par René Gastou charron à Saissac. Il causa de nombreux déboires à la famille, crevaisons, pannes…
Il était conduit par Léon Gastou, oncle de Raymond Gastou, qui assura cette fonction pendant quatre à cinq ans. Il rentra ensuite dans la gendarmerie.
Il résidait chez ses parents Anna et Victor à Arfons, où leur maison et la remise de la diligence et de l’autobus se trouvait vers Fonsaguet près de la maison Cazes.
Il transportait voyageurs et courrier avec un aller – retour chaque jour. Il avait un contrat avec la poste.
Ce transport était peu rentable et fut abandonné. Il fut assuré pendant quelques temps par Léopold Jalbaud, dit « Lé Loup » oncle de Raymond Gastou.
Vers 1935, l’autobus Gastou à Arfons, au volant Léon Gastou
Quelques années plus tard un autre circuit faisait le tour de la Montagne Noire.
Partant de Revel un petit autobus, passait par Sorèze, Dourgne et montait à Arfons, de là il redescendait au Lampy et à Saissac.
Au passage il prenait les écoliers de métairies hautes de Saissac, le Fajal, Leignes, ceux du Lampy, de Buisson, de Galétis
et à huit heures et quart ils étaient à l’école, où ils préparaient le fameux poêle à bois.
A cinq heures moins le quart, l’instituteur les laissait sortir, un peu en avance pour leur permettre de reprendre le car
qui les ramenait dans leurs campagnes.
Ce circuit persista jusqu’après la guerre, s’arrêtant en 1948. »
Vous pouvez retrouver ce texte ainsi que la vie à Arfons sur l'excellent site : http://www.ora-fontium.org/
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