Lawrence d'Arabie à Saissac
- Par Erick FANTIN
- Le 06/08/2020
- Dans Gardons la mémoire intacte !
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Quand Lawrence d'Arabie visitait le patrimoine de Narbonne à vélo
Passionné d’histoire, Kévin Lognoné est à la recherche de documents sur le périple de Thomas Edward Lawrence
qui a visité durant l’été 1908 Narbonne, Carcassonne, Saissac… et les châteaux dits cathares,
abbayes et forteresses, lors d’un tour de France à vélo de près de 4 000 km.
Kévin Lognoné devant le musée inspiré de la rose des sables érigé par l'architecte Jean Nouvel
Thomas Edward Laurence n’était pas encore Lawrence d’Arabie, ni le colonel Lawrence, ni Sir Lawrence.
Il ne chevauchait pas encore pur-sang et dromadaires dans les déserts du Néfoud, Wadi Rum, Aqaba… lors de la révolte arabe entre 1916 et 1918.
4000 km à vélo
Non, en 1908, Thomas Edward Lawrence entreprend un tour de France à vélo de près de 4 000 km en une cinquantaine de jours.
Le jeune homme, alors âgé de 20 ans, étudiant en histoire et en archéologie à l’université d’Oxford, préparait une thèse. "Sa thèse établit que les croisés ont implanté dans les défenses castrales de leurs États le donjon roman à quatre faces conçu en Europe avec des modifications. Ils n’ont pas ajouté de contreforts comme c’était souvent le cas en France durant le XIIe siècle, mais ont placé ce que l’on appelle des pierres à bossage (demi-sphères en saillie destinées à dévier les projectiles et quartiers de roc projetés par les mangonneaux)", explique Kévin Lognoné, passionné d’histoire qui revient du Qatar où il a travaillé pendant deux années comme consultant.
"Lawrence montre que la différence principale vient de la rareté du bois au Levant, qui a obligé les constructeurs à séparer les étages par des plafonds en pierre, alors qu’en Occident on établissait encore des planchers en bois", précise-t-il encore.
À la recherche d'une rose des sables...
Kévin Lognoné est à la recherche de documents, de témoignages d’érudits sur cette étape narbonnaise pour étoffer son enquête. "Ce périple à vélo a forgé mentalement et physiquement Thomas Edward Lawrence ", indique encore le passionné. Les prémices, sans doute, de ses exploits dans les déserts du Moyen-Orient.
Plus étonnant encore, le chercheur amateur assure : "Cette période de sa vie est très largement méconnue. Je souhaiterais en savoir davantage au sujet d’une rose des sables qui a inspiré de grands architectes français, et en particulier Jean Nouvel pour ériger la forme monumentale d’un musée qui rivalise avec le Louvre à Abu Dhabi", reprend Kévin Lognoné.
Cette rose des sables, Thomas Edward Lawrence l'aurait découverte au cours de ce voyage en France. Oui, mais où exactement ? A Narbonne, Carcassonne ? Ou bien dans l'Aube ? En Lot-et-Garonne ? Ou lors d'une tout autre étape de ce voyage ? C'est bien ce que tente de déterminer ce passionné.
"Il a dessiné le donjon Aycelin"
Le président de la Commission archéologique de la ville, Jacques Michaud, connaissait ce passage de Lawrence à Narbonne. "Lawrence a même fait des croquis du donjon Gilles Aycelin du Palais des Archevêques. Mais on ignore où sont tous ces carnets, sans doute aux archives au Royaume-Uni", dit-il, enthousiasmé par cette histoire du célèbre militaire britannique.
L’ouvrage de référence sur le périple de Lawrence à travers l’Hexagone est celui de Guy Penaud, Le tour de France de Lawrence d’Arabie, Périgueux, Éditions de la Lauze, 2008. L’historien y retrace toutes les étapes de celui qui sera, quelques années plus tard, une légende et le héros d’un film culte incarné par Peter O'Toole.
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