Le chaotique itinéraire d'un enfant de Saissac jusqu'à la guillotine - INÉDIT
- Par Erick FANTIN
- Le 04/03/2022
- Dans Gardons la mémoire intacte !
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Fils d'une modeste famille de St Martin le Vieil,
sa mère est cultivatrice, son père ouvrier agricole deviendra ensuite chef cantonnier
avec un poste à Saissac de 1921 à 1923,
Louis Pierre Marius Jalbaud
est né le 22 Septembre 1922 à Saissac.
Son enfance est rythmée par les déménagements successifs de ses parents,
Pezens, Saissac, Villesiscle, St Martin.
Ainé de trois frères et sœurs, rien, à priori,
ne le prédestinait à une vie chaotique et meurtrière,
et pourtant ...
Après de multiples méfaits, détenu à Carcassonne,
il rentre dans l'actualité en 1949 à la suite de son évasion de l'hôpital où il était en observation.
Il sera repris à Saissac avec son complice
et condamné à sept ans de réclusion criminelle pour agression à main armée.
Il purgera cette peine à la centrale de Nîmes,
d'où il sortira le 19 Août 1957
... pour son dernier baroud criminel.
La fuite en avant ...
En effet, aussitôt sorti,
il achète une carabine 22 long rifle et parcourt le Sud à bord d'une voiture volée à Béziers.
Le 24 août,
il braque une station-service au Dramont (Var) et se fait prendre son arme par le pompiste.
Il abat le 27 août 1957
l'armurier Edouard Galinier à Marseille, vole une carabine, des balles, et le contenu du coffre-fort.
Le 20 septembre,
à Montferrand (Puy-de-Dôme), il braque l'épicier Durif, et l'ampute d'un pouce d'une balle de carabine.
Le 1er octobre,
à Albi, abat le comptable Georges Fagès, pour lui voler la paie des employés, soit 700.000 francs.
Il sera arrêté le lundi 7 Octobre à Vichy,
jugé pour ces faits le 28 Janvier 1961 à Aix,
condamné à la peine de mort et guillotiné à Marseille le 7 Décembre 1961 à 5h45.
L'arrestation
Le meurtrier du comptable d'Albi et
de l'armurier marseillais est arrêté
Il s'agit d'un dangereux repris de justice
Arrêté à Vichy lundi matin, Louis Pierre Marius Jalbaud, né le 22 Décembre 1922 à Saissac, dangereux repris de justice, a avoué dans la nuit, après plusieurs heures d'interrogatoire, être l'auteur des agressions du Drammond, de Marseille, de Montferrand et d'Albi.
Comment fut identifié Jalbaud
Le 1er Octobre, Georges Fages, comptable à Albi, trouvait la mort dans une agression, au cours de laquelle lui était dérobé, au sortir de la poste d'Albi, une sacoche contenant 500000 francs, paye des ouvriers des établissements Chabal.
Le lendemain du crime, examinant, à Castres, le véhicule abandonné par l'assassin, les policiers découvrirent, parmi d'autres objets, un mandat télégraphique déchiré en menus morceaux, sur lequel ils purent lire, l'ayant reconstitué, les noms: Jalbaud-Martinez. Le premier de ces noms, qui leur était très connu (Jalbaud était sorti de la prison de Nimes le 19 Août), les mettait sur la piste. Jalbaud s'était trahi lui-même par la formule de mandat, vraisemblablement remplie à la poste pour ne pas attirer les soupçons pendant qu'il guettait Geoges Fages.
Des photos de Jalbaud furent alors présentées à des témoins, qui le reconnurent formellement.
Un bandit particulièrement dangereux
Les enquêteurs avaient de bonnes raisons de croire que Jalbaud était également l'auteur de l'assassinat de l'armurier marseillais, M Galinier, 70 ans, abattu le 27 Août dernier par un homme qui s'était présenté demandant à acheter un pistolet 22 long rifle. Après avoir tué le commerçant et blessé sa femme, le malfaiteur s'était emparé de 100000 francs.
L'arrestation
Les présomptions établies, il fallait retrouver l'homme. Sachant que sa femme et ses trois enfants avaient brusquement déménagé après le meurtre d'Albi, du Sidobre près de Castres pour s'installer à Vichy, les policiers orientèrent leurs recherches de ce côté. C'est dans cette ville qu'ils devaient l'arrêter lundi matin, devant un hôtel meublé où il demeurait.
Il fut immédiatement conduit au commissariat, ainsi d'ailleurs que sa femme, dont les réponses contradictoires ont fourni la preuve qu'elle était au courant des activités de son mari. Les enfants ont été confiés à l'hôpital de Vichy.
Les aveux
Dans la nuit, les inspecteurs de la police judiciaire de Clermont-Ferrand, assistés des policiers des services de sûreté de Vichy, obtenaient de Jalbaud des aveux complets avec un emploi détaillé de son temps depuis sa sortie de la centrale de Nimes où il avait purgé une peine de sept ans pour une agression à main armée. Récidiviste incorrigible, que le crime ne fait jamais hésiter, l'assassin a précisé qu'il avait toujours agi seul. Il va être ramené à Albi.
"La Croix" Mercredi 9 Octobre 1957
Le procès
L'exécution
Au matin de son exécution,
il accueille le procureur par "Ne dites rien, je m'y attendais."
S'habille calmement, écrit à sa famille, communie avec l'aumônier
et demande qu'on donne ses affaires au premier détenu libérable.
Refuse qu'on découpe sa chemise, se met torse nu.
Ayant eu le droit d'élever un chaton en cellule,
ses derniers mots sont pour lui :
"Où est mon minou ?"
En marge de l'affaire
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