SAISSAC et SAISSET, une longue histoire commune - INÉDIT
- Par Erick FANTIN
- Le 22/01/2021
- Dans Gardons la mémoire intacte !
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"Les origines de la famille Saisset se confondent avec celles de Saissac.
La racine étymologique est la même:
Saïss... déformation linguistique de Sasch signifiant SAXON !
Saiss + ac
que l'on retrouve comme suffixe toponymique notamment dans le midi en France, qui vient du gaulois ACOS qui signifie :"le lieu, l'espace". Il peut être associé à une personne et marque la propriété.
et Saiss + et
qui signifiait le petit Saxon.
Nous avons donc:
Saisset "le petit Saxon"
et Saissac "le domaine du saxon".
Les personnages de cette famille dont l'Histoire a gardé trace au cours des siècles sont relativement nombreux (*D'autres Saisset)". (Jean-Claude SAISSET)
Le patronyme Saisset a aujourd'hui disparu au village,
néanmoins, grâce au travail que nous a laissé Jean Michel et la participation de Jean-Claude SAISSET,
dernier descendant vivant d'une branche de cette famille,
nous pouvons vous conter ici l'histoire
des Saisset après 1626 !
Le peuple de l'eau se meurt ; les moulins cessent de tourner les uns après les autres. Installés près des cours d'eau ou du béal, moulins à farine, moulins foutons, martinets, rassègues, leurs meules n'écrasent plus les grains de seigle ou de blé, ne foulent plus les draps, ne martèlent plus le fer, ne scient plus les grumes.
Le moulin avait été un bien d'équipement collectif mis à la disposition des habitants par les seigneurs.
Pendant plusieurs siècles, le moulin fut indispensable à la vie des campagnes. Au moyen-âge et jusqu'à la révolution,
les seigneurs l'avaient bien compris. Les paysans en effet avaient l'obligation d'utiliser le moulin,
le four et le pressoir banaux moyennant le paiement d'une redevance.
On en contestait souvent le montant, ils reportaient alors leur colère contre le meunier,
pourtant simple locataire des lieux. La nuit du 4 Août abolit ces privilèges et permit aux meuniers
de devenir propriétaires de leurs moulins. Jusqu'à la Révolution, les moulins étaient des biens "Nobles".
On ne pouvait les utiliser que contre une redevance au seigneur laïc ou religieux.
La Révolution permit la construction de moulins à eau ou à vent, mais il fallait une autorisation spéciale pour installer
un nouveau moulin sur un cours d'eau.
Les patentes de l'an VII indiquent comme meuniers à Saissac Joseph Benazet, J Calas, A Cailhau, J Forgues, J Pujol, Antoine Salvi, Cau..
Soit 7 meuniers.
Une famille de meuniers à Saissac les SAISSET
Le premier Saisset mentionné est Guillaume, laboureur à Fontiers Cabardès en 1626.
- Son fils Jean épouse Jeanne Séguié de Fontiers.
- Leur fils Vincent est tisserand puis marchand à Saissac où il épouse en 1653 Henriette Bourrel.
- Un de leurs fils Jacques épouse en deuxièmes noces Marianne Izarn le 19 octobre 1698.
- Ils ont un fils Jean tisserand à Saissac (1702 1780) qui épouse Marianne Rouby.
- Un fils Jean né le 22 novembre 1730, tisserand, épouse à Abonne Jeanne Durand.
- Ils ont un fils Jean né à Saissac le 17 février 1786, meunier, qui épouse Rose Carcanade fille d'une riche famille saissagaise.
- Leur fils Jean Baptiste Claude est baptisé à Saissac le 26 mai 1808.
Jean Baptiste Claude et sa femme Jeanne Gastou renouvellent une hypothèque faite le 18 Janvier 1832
sur les biens du père Jean Saisset qui possédait deux moulins à farine mus par eau, le Moulin Vieux et le Moulin neuf.
En 1855 Claude possède 2 moulins et maisons.
Un de ses moulins est situé en dessous du martinet du maréchal des forges André Durand. (1858).
Ce martinet est situé sur la rivière Merdosse (Aiguebelle), Durand a construit une maçonnerie pour agrandir le réservoir d'eau . - Ce fils aura un fils Jean Baptiste Victor né à Saissac en 1840 meunier lui aussi.
Les branches Saisset se séparent ici !
La première branche, "ceux du moulin" jusqu'à Dominique
Victor hérite de sa tante décédée à Villemagne le 23 12 1882 de biens en particulier une maison sise à Saissac en face la maison de Gineste.
Ce fils aura 2 fils, Dominique et Eugène.
Dominique sera meunier et Eugène bourrelier.
Maison de Saisset Eugène, bourrelier
Etat des services de Saisset Eugène
Dominique Saisset (1873 1950) sera le denier meunier de Saissac.
Il aura deux enfants Marinette épouse Corbière Gérard et Augustin directeur de la police au Maroc.
Marinette a une fille Dominique, dont le fils nous a donné tous ces renseignements.
- Le premier bail à terme d'un moulin qui deviendra le "Moulin de Saisset" ainsi mentionné sur les cartes d'état major ; apparaît en 1767.
Pierre Saisset reçoit à bail de Massouliè au nom du duc de Luynes marquis de Saissac, un lopin de terre au travers dit de Bousquet, sur le chemin qui va de Saissac au « Moulin de des deux eaux. Sur ce lopin on va construire un moulin qui sera dit « de Saisset »
dont les imposantes ruines se dressent au bord de l'eau, on y voit encore les meules , l'emplacement des roues, l'arrivée de l'eau. -
Le meuniers était un homme puissant et influent. Un homme souvent assez riche,
mais volontiers soupçonné de chercher à escroquer ses clients, en ne leur rendant pas toujours en farine,
l'équivalent de leur apport en grains. On lui reprochait de courir les jupons, de passer l'après-midi à somnoler sur les sacs.
Pourtant le meunier exerçait un métier qui exigeait des connaissances techniques et un savoir-faire.
Dominique Saisset, est né le 4 juin 1873;
fidèle à la tradition familiale, il suit la voie de ses ancêtres en continuant ce beau métier de meunier,
qu'ils lui avaient appris et légué. Le meunier comme le forgeron, s'est affirmé comme un homme capable de transformer la matière ;
un savoir-faire que l'on considérait comme un peu magique, permettant de transformer le grain,
souvent foncé, en farine immaculément blanche. Et cette farine sert non seulement à la fabrication du pain quotidien,
donné par Dieu, mais aussi à celle de l'hostie sacrée.
Débutant au vieux moulin de ses pères, au creux du ravin du vieux château,
dans un admirable vallon qui a la forme des oeuvres de Dieu, il avait continué son métier au moulin du village.
Grâce à Dominique Saisset, Saissac ne connut pas au cours des 2 dernières guerres de cruelles restrictions.
Beaucoup de gens du village et des métairies lui apportaient un peu de grains, récupéré ou récolté.
Malgré l'interdiction qui lui était faite, il acceptait de moudre blé, seigle, mals, fèves.
Cette farine était portée chez les boulangers, Mauriès ou Oustry qui donnaient son équivalent de pain en poids,
5 kilos de farine 5 kilos de pain.
Les métayers venaient une fois par semaine avec un grand sac où ils mettaient les grosses tourtes rondes de plusieurs kilos,
une ou deux devant et derrière et hop sur l'épaule.
Les gens du maquis n'étaient pas oubliés et discrètement fournis eux aussi.
Avant 1939 l'habitude était de faire des sacs de farine de 120 kg. Les paysans avaient cessé de faire leur pain,
le meunier devait donc ramasser le grain puis livrer la farine aux boulangers, les manutentions se faisant à dos d'homme.
Heureusement Dominique était grand et costaud, car monter des sacs de 120 kg,
souvent par des échelles ou des escaliers, cela nécessite un sacré tempérament.
Il était un des rares saissagais à posséder une voiture. Une Renault décapotable qui lui servait à faire ses tournées.
Elle fut réquisitionnée pour la recherche d'un parachutiste en 1940.
Il est élu au conseil municipal en mai 1924, il est adjoint de Paul Raucoule en 1935.
Ses qualités naturelles, ses relations agréables, sa fidélité au parti Républicain Radical Socialiste,
le font élire en 1935 conseiller d'arrondissement.
Esprit prévoyant et généreux, il était membre de la société de secours mutuels Saint Antoine,
dont il faisait partie depuis 1893.
Il décède à Saissac au mois de juin 1950.
En 1947 il avait pris sa retraite .
• SAISSAC (Aude)
Le métier de meunier devenant moins rentable, Dominique Saisset avait ajouté à son activité de meunier,
une scierie mécanique, spécialisée dans la fabrique de bondes en bois.
La deuxième guerre mondiale apporta un sursis aux meuniers.
La seconde branche, ceux de la rue de la république jusqu'à Jean-Claude
Jean-Claude SAISSET est né en 1941,
fils de Paul Henri Jean Saisset, né en 1916, et de Madeleine Bertrand,
et petit-fils de Victor Antoine Claude Léon Saisset et de Rosalie Cambon.
Il a vécu de sa naissance (à Montpellier) jusqu’en 1946 à Saissac,
dans la maison de famille située juste en face de l’entrée de l’école (maison Martin actuelle).
Au décès de son grand-père, son père (alors militaire en Afrique) et son oncle Jean, (boulanger à Montolieu),
ont décidé de ventre la maison et les derniers éléments de propriété foncière qu’ils héritaient de leur père.
Il nous conte ici ses souvenirs d'enfance:
"Je me souviens fort bien du moulin et des "Saisset du moulin", comme nous les appelions.
Nous avions des liens familiaux. Je me souviens bien de l'abattoir (cour de la maison Martin actuelle)
où j'allais chercher, dans une poêle, la "sanguette" lors de l'abattage des porcs.
Notre maison était un peu plus bas, l'entrée était exactement en face de celle de l'école,
de telle sorte que je n'avais qu'à traverser la rue pour y aller.
Un peu plus bas encore, sur la place, il y avait le menuisier Elie Bourniquel,
ami de la famille qui me fabriquait de merveilleux jouets en bois.
Sur les actes d'état civil que je possède, la profession de mon grand-père apparaît comme "propriétaire terrien".
Je me souviens aussi qu'il possédait un jardin "les martinets",
situé au pied du mur ouest du château, dans la pente qui descend vers la rivière,
zone qui semble aujourd'hui entièrement reprise par la végétation.
L'entrée de la maison donnait dans une grande pièce où se trouvait un atelier de couture
que les Allemands ont réquisitionné lors de leur passage.
Un soldat Bavarois venait y réparer des uniformes... pendant que Paul (mon père),
combattait avec le général de Lattre de Tassigny !!!"
Saisset Victor
Saisset Rosalie et Jean Claude
Saisset Madeleine avec Jean Claude à gauche
Jean Claude Saisset, paisible retraité dans le Cantal, a fait carrière dans la magistrature
et il est le dernier descendant vivant de cette branche des Saisset dont il n’y a plus de présence à Saissac.
Je lui adresse ici tous mes remerciements pour ces documents anciens qui font vivre l'âme de Saissac.
Oublier ses ancêtres,
c'est être un ruisseau sans source,
un arbre sans racines.
D'autres Saisset
*Au Moyen âge les Saisset ont été seigneurs de Saint Agnan, coseigneurs de Lavaur, certains furent victimes de la croisade contre les Albigeois,
d’autres s’exilèrent en Aragon, puis furent autoriser à revenir en France … mais pas à récupérer leurs titres et leurs domaines !!!
Deux exemples parmi d’autres (un du moyen âge, l’autre du 19 ième siècle :
Bernard Saisset,
évêque de Pamiers et légat du Pape
Bibliographie :
Jean-Marie Vidal, "Bernard Saisset, évêque de Pamiers (1232-1311)", Revue des Sciences religieuses 5 (1925), p. 417-438 et 565-590, 6 (1926), p. 50-77, 177-198 et 371-393,
réimpr. en volume sous le titre Bernard Saisset (1232-1311), Toulouse, Paris, 1926
Jean Favier, Philippe le Bel, Paris, 1978
Julien Théry, « Philippe le Bel, pape en son royaume », dans Dieu et la politique. Le défi laïque. L’histoire, 289, 2004, p. 14-17.
Jeffrey H. Denton, "Bernard Saisset and the Franco-papal Rift of December 1301", in Revue d’histoire ecclésiastique, 102/2, 2007, p. 399-427
Georges Bordonove, « Philippe le Bel Roi de fer », Pygmalion, 2013, p. 121-128
ou encore :
Jean Marie Joseph Théodore Saisset
(usuellement appelé l'amiral Saisset),
né à Paris le 13 janvier 1810, mort à Paris le 24 mai 1879, est un officier de marine et homme politique français.
Contre-amiral puis vice-amiral, il s'illustre pendant la guerre de 1870
en commandant les troupes de marine, en dirigeant la défense des forts de l'Est de Paris,
et réussit l'attaque du plateau d'Avron.
Élu député en 1871 et nommé général en chef de la garde nationale de Paris au début de la Commune de Paris,
il tente une difficile médiation entre Paris et le gouvernement réfugié à Versailles.
Il réussit un accord avec la Commune sur la base du mandat que lui a donné le gouvernement,
mais il est désavoué par l'Assemblée nationale qui refuse toute concession.
Après l'échec des négociations, Saisset démissionne de la garde nationale et reprend place à l'Assemblée nationale.
Il y siège au centre, d'abord au centre gauche puis au centre droit.
Généalogie Saisset
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