Journal de bord de l'Azérou - La Cheminée - INÉDIT
- Par Erick FANTIN
- Le 02/02/2023
- Dans Vieux papiers
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Par Jean Michel
"La métairie de l'Azerou à Mademoiselle Benazet avait été léguée par celle-ci à l'hospice de Saissac. Des métayers, les Arribaud en assuraient l'exploitation et tenaient un
« journal » qui se trouve aux archives de Saissac et que j'ai pu consulter. Beaucoup de renseignements fournis par ce journal ont été utilisés ici."
Les Arribaud, métayers de l'Azerou
"- Quel bon vent t'amène, Victor, dit Antoine Arribaud ; métayer à Saigne-Villemagne à son ami notaire qui descendait de voiture.
- Je viens pour affaire, répondit Victor Besaucèle. Je suis chargé par Demoiselle Marie-Rose Bénazet, la fille de feu Clément de chercher
de nouveaux métayers pour l'Azerou et j'ai pensé à toi."
Après forces discussions, les deux hommes parvinrent à se mettre d'accord sur les grandes lignes d'un contrat.
Le premier point concret étant la désignation de deux experts pour estimer la valeur du troupeau.
Après de longues et nombreuses discussions le contrat fut signé.
Aujourd'hui,
La Cheminée
Dans l'intérieur de la cheminée domine sans conteste, la crémaillère suspendue à son croc, la servante.
Le seul moyen de cuisson est le feu de bois.
Le feu varie avec les diverses espèces de bois.
Le châtaignier est coléreux, il craque, pète sec, fume beaucoup. L'érable (Azerou veut dire érable)
a la réputation de fournir un chauffage de bonne qualité mais il brûle vite. Le bouleau flambe
comme une allumette. Le meilleur, c'est le chêne vert. S'il a été coupé en bonne lune et sur un versant ensoleillé
il brûle franc, en passant par toutes les nuances du jaune à l'orange et du rouge au bleu.
Antoine allume parfois des genets bien secs
ou des ajoncs qui voltigent et crépitent, et embaument la pièce.
Parfois malgré les sollicitations répétées du bufadou,
le feu ne décide pas à flamber et émet des jets de fumée qui obscurcissent la pièce.
Le feu sert à tout, à faire bouillir en suspendant les marmites à la crémaillère,
à faire mitonner les oules (pots rebondis à poignée latérale).
On peut faire rôtir à la broche (asta) viandes et gibier, cuire à l'étouffée sous la cendre.
C'est là que mijote le cassoulet cuit aux ajoncs,
dans une cassole d'Issel.
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