Journal de bord de l'Azérou - La tonte
- Par Erick FANTIN
- Le 12/08/2022
- Dans Vieux papiers
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Par Jean Michel
"La métairie de l'Azerou à Mademoiselle Benazet avait été léguée par celle-ci à l'hospice de Saissac. Des métayers, les Arribaud en assuraient l'exploitation et tenaient un
« journal » qui se trouve aux archives de Saissac et que j'ai pu consulter. Beaucoup de renseignements fournis par ce journal ont été utilisés ici."
Les Arribaud, métayers de l'Azerou
"- Quel bon vent t'amène, Victor, dit Antoine Arribaud ; métayer à Saigne-Villemagne à son ami notaire qui descendait de voiture.
- Je viens pour affaire, répondit Victor Besaucèle. Je suis chargé par Demoiselle Marie-Rose Bénazet, la fille de feu Clément de chercher
de nouveaux métayers pour l'Azerou et j'ai pensé à toi.
Après forces discussions, les deux hommes parvinrent à se mettre d'accord sur les grandes lignes d'un contrat.
Le premier point concret étant la désignation de deux experts pour estimer la valeur du troupeau.
Après de longues et nombreuses discussions le contrat fut signé.
Aujourd'hui,
La Tonte
"Avec sa cape de bure jusqu'au menton nouée, Jean vit sur le plateau, selon le rythme des saisons.
Il connaît le langage des bêtes, apprend le secret des étoiles. Il deviendra un de ces vieux bergers guérisseurs et jeteurs de sorts,
un de ceux que la nature fait savants, la solitude terrible
et il comprendra ce que le vent dit aux herbes et la lune aux arbres."
La première tonte ou décrotte avait lieu en mai.
Elle concernait les animaux nés de l'année. Juin amenait la tonte des autres bêtes à laine.
La tonte se faisait à l'aide de forces, énormes ciseaux à ressort. On commence par coucher la bête sur une table,
puis on dégage le ventre, les pattes, la croupe, l'échine et on termine par le collet.
La toison s'enlève tout d'un paquet, la brebis saute ses pattes, toute nigaude de se trouver ainsi nue.
La toison formait un « aus » peloton d'un kilo.
Cette année là, les Arribaud ont vendu en juin 262 toisons au prix de 2,95 pièce soit 772,90 francs,
plus 6 toisons de bonification soit 755,70 francs. La décrotte de mai avait rapporté 100 f de petite laine.
Les tondeurs recevaient 1 fr par jour pour la décrotte et 2 f pour la toison. Pour la grande tonte il y avait 5 tondeurs.
Par contrat, le produit de la tonte est réservé aux propriétaires.
A la fin, un repas avec un dessert spécial « la caoulado », laitage de brebis caillé très réputé, réunissait
"Cinq tondurs valente. Qu'avion bounos dens. Faziou de rudes joumados et de bons repas.
Savets pas las ribotos. Lou bruch (bruit) et lou sagan (vacarme). Qué s'es fat à l'Azerou oungan."
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