Journal de bord de l'Azérou - La vie de famille - INÉDIT

Par Jean Michel

"La métairie de l'Azerou à Mademoiselle Benazet avait été léguée par celle-ci à l'hospice de Saissac. Des métayers, les Arribaud en assuraient l'exploitation et tenaient un
« journal » qui se trouve aux archives de Saissac et que j'ai pu consulter. Beaucoup de renseignements fournis par ce journal ont été utilisés ici."



Les Arribaud, métayers de l'Azerou


"- Quel bon vent t'amène, Victor, dit Antoine Arribaud ; métayer à Saigne-Villemagne à son ami notaire qui descendait de voiture.
- Je viens pour affaire, répondit Victor Besaucèle. Je suis chargé par Demoiselle Marie-Rose Bénazet, la fille de feu Clément de chercher
de nouveaux métayers pour l'Azerou et j'ai pensé à toi."

Après forces discussions, les deux hommes parvinrent à se mettre d'accord sur les grandes lignes d'un contrat.
Le premier point concret étant la désignation de deux experts pour estimer la valeur du troupeau.
Après de longues et nombreuses discussions le contrat fut signé.


Aujourd'hui,

La vie de famille


Mariage


La famille est portée au mariage et chaque fils ou fille trouve aisément une cousine, un parent ou une voisine
prêts à accepter cette vie simple et tranquille.
De nombreux enfants, perspective d'aisance dans la famille, réjouissent la communauté.

Antoine Arribaud est le chef d'une communauté.
Entouré de ses enfants et de ses gendres, il recueille seul les bénéfices de la gestion
et dispose seul et à son gré du fruit du travail de tous.
Ses enfants, mariés, pères de famille, ne possèdent que leurs vêtements et quelques objets mobiliers.
La bourse personnelle des filles est alimentée par les produits de quelques paires de pigeon
dont les paniers sont suspendus aux poutres de l'étable.
Avec ces ressources les filles s'achetaient un mouchoir de col ou des objets de toilette. Les jeunes braconnaient
et vendaient ce gibier aux aubergistes. Ce qui leur permettait de se payer un verre au cabaret, le dimanche.
Par contre Antoine pourvoit aux besoins de la famille.
A chaque fille est attribué lors de son mariage, une armoire et quelques objets mobiliers, un peu de linge et de vêtements,
parfois une horloge.
Antoine finance la noce de ses garçons, ce qui représente une dépense assez élevée, la coutume étant d'inviter toute la parentèle
et de régaler pendant deux ou trois jours une centaine de personnes.


Mariage 2

Antoine tenait les comptes de la famille et chaque année faisait un bilan.
Il savait par sous et deniers ce qui lui revenait sur chaque recette, et demoiselle Benazet était souvent confondue
de la précision des chiffres gravés dans ces casiers cérébraux !

Le revenu annuel de la famille se monte à 2000 f.
La fortune d'Antoine est bien petite, mais dans cette Montagne Noire pauvre, sa communauté est à l'abri du besoin.
Bien sûr elle n'arrivera pas à la richesse, mais ne descendra pas à la pauvreté.
Elle sera demain dans la position modeste où elle est aujourd'hui et elle a la sagesse de s'en contenter.
A la fin de sa vie Antoine pourra se dire:

« J'ai vécu comme mon père, mes enfants pourront vivre comme moi. Je leur laisse intact l'héritage des exemples
honorables que j'avais reçu. Je mourrai dans le lit de mon père,
m'étant efforcé comme lui de remplir dignement envers la société et envers les miens,
mes devoirs de chef de famille, d'homme et de chrétien »

azerou arribaud michel

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