Journal de bord de l'Azérou - Le dépiquage
- Par Erick FANTIN
- Le 12/03/2022
- Dans Vieux papiers
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Par Jean Michel
"La métairie de l'Azerou à Mademoiselle Benazet avait été léguée par celle-ci à l'hospice de Saissac. Des métayers, les Arribaud en assuraient l'exploitation et tenaient un
« journal » qui se trouve aux archives de Saissac et que j'ai pu consulter. Beaucoup de renseignements fournis par ce journal ont été utilisés ici."
Les Arribaud, métayers de l'Azerou
"- Quel bon vent t'amène, Victor, dit Antoine Arribaud ; métayer à Saigne-Villemagne à son ami notaire qui descendait de voiture.
- Je viens pour affaire, répondit Victor Besaucèle. Je suis chargé par Demoiselle Marie-Rose Bénazet, la fille de feu Clément de chercher
de nouveaux métayers pour l'Azerou et j'ai pensé à toi.
Après forces discussions, les deux hommes parvinrent à se mettre d'accord sur les grandes lignes d'un contrat.
Le premier point concret étant la désignation de deux experts pour estimer la valeur du troupeau.
Après de longues et nombreuses discussions le contrat fut signé.
Aujourd'hui,
le dépiquage
ou
Escoudre
Cette année là,
il commença le 22 juillet et ne fut pas terminé avant le 10 août.
Il se faisait sur l'aire que l'appelait tout simplement «le sol».
Le fléau (Flagel) pour le seigle était fait d'une gaule, d'un jet de châtaignier : il avait un battoir "la verga",
barre de bois rond souvent en houx, tournant autour d'une rainure faite en haut du manche,
il était taillé à hauteur du menton du batteur.
Le battoir était aussi long que le manche, "Cal verga" il faut taper le fléau.
Les batteurs, le front ceint d'un mouchoir, allaient deux par deux en se faisant face,
les uns avançant, les autres reculant.
Les quatre fléaux ne tombent pas ensemble, mais successivement et,
lorsqu'ils ont trouvé leur cadence, ils la gardent jusqu'à la fin.
Il s'agissait de taper assez fort pour détacher le grain, mais pas trop pour ne pas l'écraser.
Tout un art !
On dépiquait aussi les haricots, l'orge, l'avoine.
Le grain bien desgrumat, paille enlevée,
est ramassé avec la raspirta, râble à grains, et un balai de genet.
Avec les pelles à grain
on ensache le grain dans le bouras, grand sac de chanvre.
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