Journal de bord de l'Azérou - Le vannage
- Par Erick FANTIN
- Le 02/04/2022
- Dans Vieux papiers
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Par Jean Michel
"La métairie de l'Azerou à Mademoiselle Benazet avait été léguée par celle-ci à l'hospice de Saissac. Des métayers, les Arribaud en assuraient l'exploitation et tenaient un
« journal » qui se trouve aux archives de Saissac et que j'ai pu consulter. Beaucoup de renseignements fournis par ce journal ont été utilisés ici."
Les Arribaud, métayers de l'Azerou
"- Quel bon vent t'amène, Victor, dit Antoine Arribaud ; métayer à Saigne-Villemagne à son ami notaire qui descendait de voiture.
- Je viens pour affaire, répondit Victor Besaucèle. Je suis chargé par Demoiselle Marie-Rose Bénazet, la fille de feu Clément de chercher
de nouveaux métayers pour l'Azerou et j'ai pensé à toi.
Après forces discussions, les deux hommes parvinrent à se mettre d'accord sur les grandes lignes d'un contrat.
Le premier point concret étant la désignation de deux experts pour estimer la valeur du troupeau.
Après de longues et nombreuses discussions le contrat fut signé.
Aujourd'hui,
le vannage
ou
Vanar
Lorsque la masse des gerbes était suffisamment battue,
on lançait en l'air, à hauteur d'homme,
à l'aide d'une fourche en bois les débris des gerbes.
Le vent emportait la paille qui s'accumulait à quelques pas.
Puis on recommençait l'opération à l'aide de pelles en bois.
Le vanneur lançait avec sa pelle le grain qui retombait sur un barras et sa balle (abet) que le vent emportait.
Can le ben buffo, cal vanar.
Quand le vent souffle, il faut vanner.
C'était une méthode efficace mais combien laborieuse !
Les femmes vannaient aussi, il suffisait de verser le grain et le vent faisait voler les abets.
Crivelar, Purgar.
Un crible (mondaïre) est composé d'un cercle de bois sur lequel on tend
une peau d'animal en général porc.
Il est percé de nombreux trous.
Espurgar c'est faire un premier criblage qui éliminait les mauvaises graines.
Ce travail se faisait à l'aide du golus ou espurgaïre, grand crible que l'on suspendait à trois perches.
Les cribles possédaient des trous de différentes grosseurs et le purgaïre chargé de ce travail devait être fort habile,
il circulait de ferme en ferme.
Il restait à ensacher et à procéder au partage avec les parts dues:
aux moissonneurs, réserve pour les semences futures,
droit de reilhage des setiers récoltés par les Arribaud,
au forgeron pour l'entretien des outils,
et part de demoiselle Benazet.
Cette année là, sur les 248 setiers récoltés,
il en resta 78 pour les Arribaud.
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